Muriel Mallart est Vice Présidente du Conseil d’Administration du Centre Social Alma. Elle donne de son temps, partage son expérience et son réseau pour soutenir l’action des professionnels du Centre Social. Lumière sur l’engagement de cette administratrice bénévole au service de l’action du Centre Social, des habitants de l’Alma et du territoire.
Bonjour Muriel. Comment connaissez-vous le quartier de l’Alma ? Qu’est-ce qui vous attache à ce quartier ?
Le quartier, je le connais bien ! Depuis toute petite ! J’habitais Wattrelos. Je me souviens que maman m’emmenait dans le quartier de l’Alma. On allait dans une boulangerie qui se situait juste avant le feu du Boulevard des Nations Unis. Aujourd’hui j’ai 71 ans. Ce que je vous raconte, c’était il y a 65 ans. Evidemment, à l’époque, le quartier de l’Alma était un tout autre quartier que celui que l’on connaît maintenant. Et puis ensuite, j’ai fait toute ma carrière à La Redoute. J’ai été cadre sur la Martinoire en Logistique et je venais souvent au siège. Bref, j’ai fréquenté et évolué dans le quartier de l’Alma la plus grande partie de ma vie.
Pourquoi vous êtes-vous engagée au Conseil d’Administration du Centre Social Alma ?
J’ai toujours été un peu engagée. Je dirais que mon engagement auprès de l’Alma, ça a commencé dans les années 2000 quand le groupe La Redoute a été à l’initiative de l’association SolidarCité. A ce moment-là, on a commencé à développer une collaboration et un partenariat avec les acteurs sociaux du quartier. Grâce aux actions de SolidarCité et l’engagement des salariés, on a pu financer plein de choses : un mini-bus pour des enfants autistes, l’équipement de la plaine de jeux de la pouponnière Boucicaut. On facilitait aussi l’accès à des stages pour des jeunes issus du quartier de l’Alma. Et puis on organisait des moments de convivialité : ça nous a permis de côtoyer les habitants, de mieux les connaître.
Finalement, quand je suis partie en retraite, j’ai poursuivi mes activités au sien du syndicat CFE CGC. Dans ce cadre-là, j’ai été nommé dans plusieurs commissions paritaires : CAF, CPAM, URSSAF, CARSAT. Il leur fallait des observateurs pour faire le point sur l’action des Centres Sociaux. Je me suis déplacée dans beaucoup de Centre Sociaux mais j’ai tout de suite compris qu’il y avait quelque chose de spécial au Centre Social Alma. Il y avait une vraie dynamique au service des habitants du quartier, une expertise des professionnels et des projets très enthousiasmants. Alors quand on m’a demandé d’intégrer le Conseil d’Administration du Centre Social, j’ai dit oui.
Qu’est-ce que vous souhaitez apporter en tant qu’administratrice du Centre Social ?
Aujourd’hui encore, je reste très engagée et très active. Je travaille avec la Mission Locale, la Région et le Département, la MEL et dans plusieurs autres instances. Mon plus à moi, c’est mon réseau et ma connaissance des sujets. J’ai pensé que je pouvais apporter ça au Centre Social en tant qu’administratrice : permettre aux professionnels de trouver des interlocuteurs, les renseigner sur des dispositifs en place dans la région et dans lesquels ils pourraient s’inscrire. Par exemple, j’étais déjà engagée dans le dispositif Territoire Zéro Chômeur de Loos et Tourcoing. Donc, j’ai pu apporter mon aide quand le Centre Social a voulu y participer avec Coop Manau.
Quel regard portez-vous sur le quartier de l’Alma et quelles ambitions nourrissez-vous pour les personnes accompagnées au sein du Centre Social ?
On parle souvent de l’insécurité à propos de l’Alma. Bien sûr qu’il y a des difficultés ici, mais il y a aussi des gens très bien, une vie de quartier très riche et même un esprit de famille.
Pour moi, le Centre Social doit être là pour les habitants du quartier, pour les enfants comme pour les plus grands. Il doit pouvoir accompagner ces personnes pour leur permettre de résoudre leurs difficultés mais aussi animer le quartier et d’une certaine manière, ouvrir des perspectives, permettre aux habitants de sortir un peu du quartier, de voir plus loin. Il n’y pas longtemps, on a réussi à organiser un déplacement à Paris pour 12 dames qui font partie de la coopérative. Elles étaient sans leur mari, sans leurs enfants et pour la majeure partie d’entre elles, elles n’étaient jamais allées à Paris. C’est merveilleux je trouve.
Au Centre Social, avec les projets, on essaye de donner d’autres perspectives, d’autres ambitions aux habitants, leur montrer qu’ils ont toute leur place dans la vie, dans la société, qu’ils comptent. En plus, ce que j’apprécie ici, c’est que les professionnels se mettent au même niveau que les habitants. Il y a la volonté de démocratiser l’action, de ne pas faire les choses à la place des gens mais de les faire avec eux, pour qu’ils ne se sentent pas exclus.
Quand j’écoute les professionnels présenter leurs projets, je me rends compte de tout ce qu’ils arrivent à faire. C’est émouvant et il y a aussi une vraie satisfaction à voir tout ce qu’on peut apporter aux personnes qui vivent ici, la capacité des professionnels à mettre les jeunes en valeur, leur donner confiance, les inclure dans la société, notamment via la culture. Moi ça me donne de l’espoir : je suis grand-mère. Quand je vois tous ces petits, je me dis que je ferai tout pour qu’ils bénéficient des mêmes chances. Je voudrais que chaque jour de ma vie, je puisse participer au bien collectif.